Voici que les Juifs demandent un signe (1Co 1,22), car le signe des cinq pains multipliés par le Christ ne leur suffit pas. C’est trop peu, pour croire le Christ assez puissant pour donner un pain qui demeure pour la vie éternelle, qu’il ait donné des pains d’orge. Moïse n’a pas fait de si grandes promesses, lui par qui leur avait été donnée la manne venue du ciel. Ils comparent le signe de Moïse au signe des cinq pains d’orge, comme si le premier était supérieur au second, comme si la promesse de Jésus n’était pas digne de foi. Ils dirent donc : Nos pères ont mangé la manne dans le désert, ainsi qu’il est écrit : Il leur a donné à manger un pain venu du ciel (Jn 6,31). C’est à cette allusion au pain venu du ciel donné à leurs pères que répond le Christ. Il montre que le vrai pain venu du ciel n’a pas été donné par Moïse mais l’est maintenant par le Père. Il leur dit donc : En vérité, en vérité, je vous le dis : Moïse ne vous a pas donné le pain venu du ciel, mais c’est mon Père qui vous donne le véritable pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde (Jn 6,32).

Baudouin de Ford, Le sacrement de l’autel, 2,3 (cf. SC93)