L’amour dont Dieu aime son Église l’emporte sur celui dont l’Église aime le Seigneur son Dieu. Il lui est en effet supérieur par sa qualité, il lui est, par sa douceur, intérieur, il lui est, par son éternité, antérieur. Comment, n’est-ce-pas, l’amour de l’Église pourrait-il correspondre dignement à un amour qui vient assurément de si haut, qui jaillit d’une telle profondeur, qui accourt depuis si longtemps avec une telle hâte et une telle rapidité ? Voici, dit le Seigneur, que je m’incline vers eux comme un fleuve de paix et comme un torrent débordant de gloire (Is 66,12). Oui, vraiment, l’amour de Dieu est un fleuve de paix, qui déborde largement et s’infiltre avec douceur, mais ce n’en est pas moins un torrent qui se rue avec impétuoisité et entraîne à la hâte.

Jean de Ford, Sermons sur la dernière partie du Cantique des cantiques 13, 4 et 6