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Fardeau

Pendant qu’ils emmenait [Jésus], ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus. (Lc 23,26)

Bon Jésus, s’il est permis de te le demander poliment, pourquoi avoir agi ainsi envers nous (Lc 2,48) ? Nous espérions qu’en venant en ce monde tu aurais allégé nos fardeaux (1S 4,12s), que tu aurais apaisé ta colère (Ps 84,3), et que, devenu homme, tu aurais témoigné de l’humanité, ou du moins que tu aurais été plus humain qu’à l’ordinaire. Or, tu as ajouté fardeau sur fardeau et tu as alourdi ce qui était déjà lourd.

Les mains de Moïse n’étaient-elles pas déjà assez pensantes ? Es-tu venu pour nous frapper avec des scorpions (1S 12,14) ? N’est-ce pas pour faire peser plus lourd ton joug ? Nos, amis, il ne nous est pas permis de les aimer ; nos ennemis, il ne nous est pas non plus permis de les haïr. [...]

Comment cela pourrait-il advenir, si tu ne nous préviens de la douceur de tes bénédictions, si nous ne demeurons dans la douceur de ta charité ? Dans cette charité, ce qui est amer s’adoucit, et ce qui est dur s’attendrit ; c’est en elle seule que ton joug est suave et ton fardeau léger. Qu’y a-t-il de difficile pour celui qui aime (cf. St Augustin) ? Toute rigueur de commandement est minime pour un cœur qui aime. Patiente est la charité, forte est la charité, le labeur ne la fatigue pas, le fardeau ne pèse pas sur elle.

Beaudoin de Ford, Traitiés 16, (cf. Pain de Cîteaux, 40, p.130-134)

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