« On aime à bavarder, dit-on, pour passer une heure. » Cette heure qu’on fait passer, ce temps qu’on tue jusqu’à ce que l’heure soit passée : c’est pour qu’on fasses pénitence, pour que tu obtiennes ton pardon, pour te préparer la récompense de la gloire que, dans sa bonté, le Créateur te l’accorde.

« Pour faire passer le temps », dis-tu, alors que tu aurais dû l’utiliser, ce temps, pour te concilier la bonté de Dieu, courir vers l’assemblée des anges, soupirer vers l’héritage perdu, aspirer au bonheur promis, réveiller ta volonté relâchée et pleurer l’iniquité dont tu es coupable.

Bernard de Clairvaux, Sermons divers, 17, 3