F. Jean-Pierre, Jean-Pierre Ippen, est né à Vienne en 1926 dans une famille de la bourgeoisie juive assimilée.

Baptisé (protestant) à sa naissance, il compte néanmoins dans ses aïeux deux figures éminentes du judaïsme viennois : David et Wilhelm Gutmann (respectivement ses arrière grand-père et arrière grand-oncle), co-fondateurs du Beth Midrash Jellinek [1].

Fuyant le nazisme, Jean-Pierre connaît en 1940 la dure réalité du camp de Gurs [2]. Par la suite, la famille Ippen s’étant installée à Nice, Jean-Pierre y noue des amitiés profondes et passe au catholicisme. Sa mère, demeurée juive, est arrêtée par les nazis en 1943. Jean-Pierre et son père risquent alors le tout pour le tout : ils la suivent à Drancy et parviennent à empêcher sa déportation [3].

À la Libération, les Ippen restent en France. Jean-Pierre devient éleveur et entraîneur de chevaux de course, avant de tout quitter pour entrer à La Trappe en 1979.

C’est alors que notre frère redécouvre ses racines juives. Responsable de l’hôtellerie, puis de la librairie du monastère, il devient ce « juif aux Psaumes », infatigable démarcheur de l’Aggadah, que beaucoup connaissent. Ami de nombreux rabbins, il fonde un groupe d’étude, le « Beth Midrash Hallel », puis (en 2006) l’association Na‘ir, qui se donne pour but d’« adapter des commentaires (anciens ou contemporains) de la Torah écrite et orale à un public francophone, non familiarisé avec la littérature rabbinique, de les éditer et de les diffuser [4] ».

Il décède le 12 février 2008 : que son souvenir soit en bénédiction !