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Justice et amour

Il y avait dans la ville un juge. (Lc 18,2 - Liturgique)

Mettons en balance poids et poids (cf. Pr 20,10) - oui : le poids de l’amour de Dieu et le poids des transgressions de l’homme. Très pesant assurément, le sable de la mer (cf. Pr 27,3) ; infinie, la multitude des transgressions dont l’homme ne tient même pas compte ; excessivement lourde, la masse des énormes rochers suspendus au cou de l’homme (cf. Mt 18,6) et qui l’enfoncent dans les eaux déchaînées (cf. Ex 15,10).

Or, l’amour de Dieu accourt au-devant de son église déjà largement submergée (cf. Mt 14,24 s.), il tient en main la balance (cf. Ap 6,5) de la justice. Voici qu’est placée l’Église avec toutes ses transgressions sur un des plateaux de la balance, et sur l’autre se place l’amour, accompagné de l’Homme-Dieu, avec sa croix et son sang, et le très grand bouquet de myrrhe (cf. Ct 1,13) que constituent les souffrances du Christ, soigneusement rassemblées. [...]

Au regard de l’amour, l’ensemble des transgressions s’est évanoui comme un nuage et n’a plus été considéré comme un poids sur la balance (cf. Is 40,15). Au contraire, l’amour, avec l’Homme-Dieu, en raison de son très grand poids, est descendu jusqu’aux enfers, là où l’Église était sur le point d’aller. Et l’Église alors, par la puissance du levier de la balance qui la soulevait, s’est vue emportée dans les hauteurs, là où le Christ devait monter. [...]

Si donc Dieu a prévenu son Église d’un si grand amour, s’il l’a rachetée à si grand prix - celui de l’amour -, s’il l’a élevée jusqu’au ciel, comment, alors, ne se l’attacherait-il pas pour toujours par le lien indissoluble et très solide de l’amour ?

Jean de Ford, Sermons sur la dernière partie du Cantique des cantiques, 13,8-9 (cf. Pain de Cîteaux, série 3, 15, p. 164-165)

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