Jésus étant sorti se retira dans la région de Tyr et de Sidon. (Mt 15,21)
Pour être libérateur, le Fils de Dieu, libre lui-même, est donc venu dans la condition d’esclave et la ressemblance de la chair de péché (Rm 8, 3), mais non dans l’esclavage même et la réalité de la chair de péché.
Il est venu jusqu’au pécheur, mais sans entrer dans le péché ; il est venu jusqu’au malade, mais sans contracter le principe de la maladie : est venu jusqu’au châtiment, mais sans aller jusqu’à la faute. [...]
Qu’elle sorte donc, cette femme Chananéenne, de l’intérieur de son territoire, et qu’elle rencontre, dans la zone extérieure de son propre pays, le médecin qui vient spontanément, sorti par miséricorde de son territoire à lui, et qui se présente avec bonté, en territoire étranger, au malade qui n’aurait pu l’aborder s’il était resté dans le sien. [...]
Plein de pitié, il a donc réalisé ce qui convenait à la pitié : il est venu jusqu’aux pécheurs, mais non jusqu’aux péchés, ce qu’il ne devait ni ne pouvait. Il est venu jusqu’aux avares, mais non à l’avarice, jusqu’aux cupides, mais non à la cupidité.
Isaac de l’Étoile, Sermon pour le 2ème dimanche de Carême 1,1-6 (cf. SC 207, p221-225)