L’amour dont Dieu nous aime a rompu, par sa puissance, les liens dont la mort enserrait ses captifs. La voici incapable de retenir, sinon un court moment, ceux qu’il lui est permis d’envahir un moment seulement. Car le Christ est ressuscité, prémices de ceux qui se sont endormis (1Co 15,20), affermissant en nous la confiance en notre résurrection par le sacrement, l’exemple et le témoignage de sa propre résurrection, et par une promesse.

Forte la mort, capable de nous priver du trésor de la vie ; fort l’amour, capable de nous rendre la possession d’une vie meilleure.

Forte la mort, assez puissante pour nous dépouiller du vêtement de ce corps (cf. 2Co 5,1s) ; fort l’amour, qui peut arracher à la mort ce dont elle nous a privés et nous le restituer.

Forte la mort : personne ne peut lui résister ; fort l’amour pour triompher de la mort elle-même, épointer son aiguillon, mettre fin à ses assauts, retourner sa victoire.

Baudoin de Forde, Sermon 11, §12-13, (cf. Pain de Cîteaux n°21 série 3)