Rien de tel pour imposer avec poids et autorité la discipline du silence, rien de tel pour bloquer les langues en mal de parler et les tempêtes des discours, que la Parole de Dieu gardant le silence au milieu des hommes.
« Je n’ai pas une parole sur les lèvres » semble dire la Parole toute-puissante tandis qu’elle est soumise à sa Mère ; et nous, avec quelle démence dirons-nous : « Nous acquerrons de la gloire par notre langue, nos langues nous appartiennent, qui sera notre maître ? »
Qu’il me serait doux si cela m’était permis, de devenir muet, de m’humilier et de garder le silence même pour des choses édifiantes, pour prêter une oreille plus attentive, plus recueillie, aux accents secrets, aux ondes mystérieuses de ce divin silence ; et de me faire écolier à l’école du Verbe dans le silence, autant de temps que le Verbe lui-même a gardé le silence à l’école de as Mère.
Guerric d’Igny, 5ème sermon pour Noël