La cause de cette œuvre ne fut autre que l’amour. Le Christ nous aime, il nous a lavés de nos péchés par son sang ; il a fait de nous un royaume et des prêtres (Ap 1,5-6) [...]

C’est ce que dit Saint Pierre : Ce n’est point par des choses périssables, or ou argent, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre héritée de vos pères, mais par le sang précieux comme d’un agneau sans défaut et sans tache (1P 1,19). Le psalmiste, émerveillé de contrat de rédemption, s’écrie : Qu’est-ce que l’homme pour que tu le connaisses, Seigneur, le fils d’un homme pour que tu comptes avec lui (Ps 143,3) ?c’est-à-dire que tu le tiennes en si haute estime que tu répandes ton sang pour lui.

Le Christ nous aime, il nous a lavés de nos péchés par son sang. Chose étrange ! Laver dans du sang ! Y a-t-il quelque chose qui souille plus de le sang humain ? [...] C’est [pourtant] ce que dit l’Apocalypse : Les voici, ceux qui viennent de la grande épreuve : ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau (Ap 7,14). Ô Sang d’une force excellente, d’une puissance admirable, d’une efficacité singulière ! [...] Quand il fut répandu, l’enfer éclata, la terre trembla, le soleil fut pris de frayeur, les pierres se fendirent, les tombeaux s’ouvrirent et bien des corps de saints, endormis dans la mort, se redressèrent. [...] Telle est la vertu de ce sang qui a lavé les souillures de nos péchés et qui a fait de nous pour notre Dieu un royaume et des prêtres (Ap 1,56).

Hélinand de Froidmont, Saint Synode de Toulouse, PL212, 695B-C